lundi 15 août 2011
Jean-Sébastien Bach, Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565
Johann Sebastian Bach (31 mars1 1685 - 28 juillet 1750), en français Jean-Sébastien Bach, est un musicien et compositeur allemand.
Membre le plus éminent de la plus prolifique famille de musiciens de l'histoire, sa carrière s'est entièrement déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique puis du conseil municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de considération : il n'a ainsi jamais pu obtenir un poste à la mesure de son génie et de son importance dans l'histoire de la musique occidentale, malgré la considération de certains souverains allemands (tel Frédéric le Grand) pour le « Cantor de Leipzig ».
Orphelin de bonne heure, sa première formation a été assurée par son père puis par son frère aîné, mais il a surtout été un autodidacte passionné de son art, copiant et étudiant sans relâche les œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains, développant sa science de la composition et particulièrement du contrepoint jusqu'à un niveau inconnu avant lui et, depuis lors, jamais surpassée. Johann Sebastian Bach a été un virtuose de plusieurs instruments, violon et alto, mais surtout clavecin et orgue : sur ces deux instruments, ses dons exceptionnels faisaient l'admiration et l'étonnement de tous ses auditeurs ; il prétendait jouer tout à première vue, et pouvait improviser sur le champ une fugue à trois voix. Il avait aussi une compétence reconnue et très sollicitée en expertise de facture instrumentale.
A la croisée des principales traditions musicales européennes (pays germaniques, France et Italie), il en a opéré une synthèse géniale. Il n’a pas créé de formes musicales nouvelles, mais a pratiqué tous les genres existant à son époque à l’exception de l’opéra : dans tous ces domaines, ses compositions, dont seules quelques-unes ont été imprimées de son vivant, montrent une qualité exceptionnelle en invention mélodique, en développement contrapuntique, en science harmonique, en lyrisme inspiré d’une profonde foi luthérienne. La musique de J.S. Bach réalise l'équilibre parfait du contrepoint (l'entrelacement des lignes mélodiques : l'aspect horizontal de la musique) et de l'harmonie (l'organisation des accords : son aspect vertical) avant que cette dernière prenne le pas à partir du milieu du siècle. Il est en particulier le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse, de la suite qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. La principale destination de ses œuvres a beaucoup dépendu des fonctions exercées : pièces pour orgue à Mülhausen ou Weimar, instrumentales et orchestrales à Cöthen, religieuses à Leipzig notamment.
Ses contemporains l’ont souvent considéré comme un musicien austère, trop savant et moins tourné vers l’avenir que certains de ses collègues. Il a formé de nombreux élèves et transmis son savoir à plusieurs fils musiciens pour lesquels il a composé de nombreuses pièces à vocation didactique, ne laissant cependant aucun écrit ou traité. Mais la fin de sa vie a été consacrée à la composition, au rassemblement et à la mise au propre d’œuvres magistrales ou de cycles synthétisant et concrétisant son apport théorique, constituant une sorte de « testament musical ».
Peu connue de son vivant au dehors de l'Allemagne, passée de mode et plus ou moins oubliée après sa disparition, son œuvre, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l'aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l’admiration des plus grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. De nos jours, Johann Sebastian Bach est considéré comme un des plus grands – sinon le plus grand – compositeurs de tous les temps.
La Toccata et fugue en ré mineur BWV 565 est l'œuvre pour orgue la plus connue à travers le monde. Elle est datée entre 1703 et 1707.
L'inspiration d'une telle œuvre n'est pas si difficile à trouver. À ses débuts, Bach fut un très grand admirateur de Dietrich Buxtehude, au point de s'absenter plusieurs mois, alors qu'il travaillait pour la ville d'Arnstadt, afin d'aller l'écouter à Lübeck. Les œuvres pour orgue d'Allemagne du Nord de cette époque sont caractérisées par la présence du Stylus phantasticus, dérivé de l'improvisation. Ce dernier comprend des passages héroïques, aux harmonies recherchées et aux changements soudain de rythme. Ces pièces débutent généralement par une partie où le compositeur fait preuve de beaucoup de liberté. Dans sa composition, la toccata de Bach utilise énormément le stylus Fantasticus.
La toccata (de l'italien toccare toucher), est une pièce musicale pour instruments à clavier de style improvisé et virtuose — arpèges, traits, pédale, etc. Originellement destinée à permettre à un instrumentiste de prendre contact avec un instrument, cette forme dérive ensuite pour devenir une démonstration du talent de l'interprète et permettre de faire apprécier les qualités de l'instrument.
Du fait de l'ancienneté de l'œuvre, il subsiste de nombreuses inconnues sur les conditions de sa composition. En particulier, la source la plus ancienne conservée est une copie par Johannes Ringck à qui on attribue une réputation sulfureuse. L'idée que BWV 565 puisse être une transcription d'une œuvre pour violon seul a également été émise2.
De récents travaux musicologiques attribuent aussi l'œuvre à Johann Peter Kellner.
Cependant, il n'en demeure pas moins qu'un très large consensus ne s'est jamais départi de l'idée que le BWV 565 est bien une œuvre originale de Jean-Sébastien Bach. Certes, œuvre de jeunesse, elle est particulièrement empreinte des influences dont Bach aimait à s'imprégner. Cependant, les indices de la paternité de Bach abondent, la ressemblance avec d'autres œuvres de Bach sont nettes (toccata en mi majeur BWV 566, toccata en do majeur BWV 564), et la formule initiale de trois notes (aller-retour descendant sur deux notes voisines (plus généralement appelé un pincé) est retrouvée dans BWV 538 et BWV 540. De manière générale, la solidité et la longueur de la fugue (notamment le petit labyrinthe contrapuntique allant des mesures 97 à 109) étaient probablement inimitables à l'époque, et ne peuvent que témoigner du génie du compositeur. Source : Wikipedia
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