mardi 16 août 2011
César Frank - Prélude, fugue et variation op. 18
Organiste : Marie-Claire Alain
César (Auguste-Jean-Guillaume-Hubert) Franck, né le 10 décembre 1822 à Liège (Royaume-Uni des Pays-Bas), mort le 8 novembre 1890 à Paris, professeur, organiste et compositeur d'origine belge, naturalisé français, est l'une des grandes figures de la vie musicale française de la seconde partie du XIXe siècle.
En 1830, son père l'inscrit au Conservatoire de Liège où il remporte, en 1834, les grands prix de solfège et de piano. De 1833 à 1835, il fait des études d'harmonie chez Joseph Daussoigne-Méhul, un neveu d'Étienne Nicolas Méhul (1763-1817), qui a enseigné au Conservatoire de Paris. Encouragé par ses succès musicaux, son père organise, au printemps 1835, une série de concerts à Liège, à Bruxelles et à Aix-la-Chapelle.
La même année, la famille déménage à Paris. César devient à cette occasion l'élève d'Antoine Reicha (le professeur de Berlioz, Liszt et Gounod). Entré au conservatoire de Paris en 1837, il remporte d’abord, en 1838, le premier prix de piano de manière extraordinaire, comme le relate la presse de l’époque : «Après avoir décerné tout d’une voix le premier prix à M. Franck, le jury est de nouveau entré en délibération, et M. Cherubini est venu dire : "Le jury ayant décidé que M. Franck était hors ligne, personne ne devant partager avec lui, on donnera un second premier prix à ceux qui auront mérité le prix ordinaire." Ce qui a motivé l’espèce de grand prix d’honneur, qu’on a accordé à M. Franck, concourant pour la première fois, c’est, outre sa brillante exécution, la manière ferme et sûre dont il a déchiffré et transposé le morceau que les exécutants sont obligés de jouer à première vue. Le jeune artiste qui a ainsi doublé les difficultés du concours, méritait à juste titre d’être distingué» César Franck avait superbement joué le difficile concerto en si mineur de Hummel, mais avait surtout transposé, à vue, le morceau imposé de si bémol à do!
Le jeune César obtient ensuite le premier prix de contrepoint (1840) et le second prix d'orgue (1841, dans la classe de François Benoist). Afin de le consacrer à une carrière de virtuose, son père le retire du conservatoire en 1842, sans qu'il ait la chance de participer au prestigieux Prix de Rome.
Durant cette période, il se consacre à la composition : il publie ses trios op. 1 en 1843 et commence la rédaction de son oratorio Ruth et entreprend sous la pression de son père, qui fait également office d'impresario, une série de concerts en Belgique, Allemagne et en France.
En 1845, Franck rompt avec son père et retourne à Paris, cette ville où il passera désormais sa vie. Il compose un poème symphonique, Ce qu'on entend sur la montagne, et travaille sur son opéra Le valet de la ferme.
De 1845 à 1863, César Franck participera à tous les concerts de l'Institut musical d'Orléans, en tant que pianiste accompagnateur. Cela est indiqué sur une plaque posée dans le hall de la salle de l'Institut, au bas du Conservatoire à rayonnement départemental d'Orléans.
En 1853, après un passage à l'église Notre-Dame-de-Lorette, il devient organiste à l'église Saint-Jean-Saint-François du Marais. Ayant été inspiré par le jeu de Jacques-Nicolas Lemmens, il est encouragé à perfectionner son jeu de pédales et à développer ses techniques d'improvisation.
Il devient l'organiste de la nouvelle église Sainte-Clotilde où il inaugure le premier décembre 1859 un des plus beaux instruments du facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll. Il en restera le titulaire jusqu'à sa mort.
En 1871, il est nommé professeur d'orgue au Conservatoire de Paris en remplacement de François Benoist. Pour obtenir ce poste, il doit devenir citoyen français. Il prend officiellement possession de sa classe en février 1872. Il a pour élève Vincent d'Indy, qui rédigera sa biographie.
La période allant de 1874 jusqu'à sa mort est celle d'une intense créativité : oratorios, œuvres pour piano, quatuors à cordes, sonate pour violon, ballet, poèmes et variations symphoniques, pièces diverses pour orgue.
En 1885, il est décoré de la Légion d'honneur, et devient en 1886 président de la Société nationale de musique.
Au début du mois de mai 1890, César Franck est victime d'un accident de fiacre à Paris. Alors qu'il se rendait chez un ami pianiste, son fiacre est heurté par un omnibus, blessant le musicien au côté droit. On diagnostique une pleurésie.
Il semble se remettre. Cependant, la progression de l'emphysème du poumon dont Franck était atteint inquiétait son médecin. Une nouvelle thérapie est tentée. Mais l'état de santé du grand organiste s'altère encore, ne lui permettant même pas de retourner à ses orgues bien-aimées de Sainte-Clotilde, pour y jouer ses trois Chorals.
Il s'éteint au milieu des siens dans la soirée du 8 novembre 1890. Il repose au Cimetière du Montparnasse.
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